Le pays du peuple Kham
Voilà enfin la deuxième partie de notre voyage en Chine, dans la région du Sichuan, préfecture autonome à l’ouest de la chine. Très proche du Tibet, nous nous sommes immergés dans la culture tibétaine, c’était fabuleux ! Ouvrez bien vos mirettes.
Après avoir atterri à Chengdu, la capitale du Sichuan nous avons posé nous avons filé voir les pandas.
Le lendemain, nous reprenons l’avion pour nous poser sur le 2e aéroport le plus haut du monde, à Kangding dans le région du Kham (autant vous dire, au milieu de nul part...) à 4280m d'altitude.
Une petit heure de voiture et nous voila à Tagong, 3700 m au dessus du niveau de la mer. Nous nous installons dans le guesthouse d’Angela (que je recommande chaudement).
Notre Guesthouse
Et là, le mal des montagnes d’installe…un gros mal de tête, un peu barbouillé (on a lu ensuite dans le Lonely Planet que d’arriver par avion à des altitudes aussi élevées était fortement déconseillé). A côté de notre guesthouse, il y avait un temple bouddhiste magnifique, nous nous sommes donc contentés de cette petite sortie pour la journée.
Le lendemain on était plus d’attaque et on est allé visité le temple voisin et nous avons grimpé jusqu'à la crête du Tagong Grassland (les prairies de Tagong). Et ça grimpe à pique !
Deux jours plus tard nous sommes partis avec notre guide Jinseng dans les montagnes. Nous avons traversé des paysages magnifiques, et nous avons approché nos premiers Yaks (je suis allée jusqu'à là bas spécialement pour les voir )… encore une fois nous nous retrouvions dans des paysages de cartes postales ! Après 7 heures de marche (je sais bien que plus haut j’ai dit « prairie », mais c’est plutôt une prairie sur une montagne…ca monte et ca descends). Nous arrivons à notre campement pour la nuit dans la famille de Jinseng.
La tente de notre guide, l'habitat traitionel local
Et oui, voilà la deuxième raison pour laquelle je voulais aller dans le Sichuan, pour voir les nomades. Ils vivent dans la montagne loin de la ville, sous une tente pas vraiment étanche et ils ont des troupeaux de yaks dont ils doivent s’occuper tous les jours, même le weekend ;-). Le soir, ils rentrent les bébés yaks, les plus vulnérables dans la tente et ils dorment avec eux.
Ils nous ont servi du fromage de yak frais assez acide, du thé au beurre de yak, des fleurs d’onions et du pain fris. Nous n’avons pas trop pu profiter du repas parce que nous étions de nouveau malades (à cause de la montagne).
Le lendemain, il ne faisait pas beau donc on a décidé de rester avec la famille et de voir comment ils vivaient. Le matin vers 7h, les femmes traient les yaks, elles leur accrochent les pattes, et mettent les petits yaks à proximité accrochés à un piquet. De temps en temps elles détachent les petits yaks pour qu’ils aillent téter, et ils se ruent sur leur maman.
Après avoir récupéré le lait (une bonne dizaine de litres), il est bouilli et mis dans une machine qui doit servir de centrifugeuse. Ca donne d’un côté du lait, de l’autre de la matière grasse (je pense) pour faire le beurre ou le fromage. Nous avons gouté le lait de yak chaud, c’est très très bon.
Ils nous ont ensuite préparé un soupe avec des petits bouts de yak (là bas ils ne tuent pas les bêtes, et ne mangent que les animaux mort naturellement, c.a.d foudroyés, malades, morts de fin, tues par les loups…), des nouilles faites par la maman juste devant nous, du choux. Le bouillon avait une couleur suspecte mais on a quand même tout avalé. C’était bon (et de loin le meilleur repas que nous aillions eu).
Le soir, vers 5 heures, ils rassemblent les yaks autour de la tente et rentrer les bébés.
Ce soir là ils nous ont préparé un repas léger, du stampa (poudre d'orge) malaxé avec de la fleur d’onion et le fameux thé à la couleur bizarre. Autant vous dire que c’était fait avec beaucoup de cœur, mais que le goût nous a frappé. Je ne peux pas dire que c’était mauvais, parce que je ne connais pas leur cuisine, mais c’était tellement différent de ce que l’on connait que l’on ne peut pas apprécier du premier coup.
Le lendemain nous avons quitté la femme et la fille de Jinseng et sommes retournés à Tagong à cause du mauvais temps qui persistait.
Je garde de cette petite journée un souvenir incroyable. J’étais venue dans le Sichuan pour rencontrer de vrais tibétains, de vrais nomades, j'ai été plus que comblé ! Il faut faire l’expérience pour pouvoir se rendre compte à quel point ces gens sont différents de nous. Et vraiment, notre seul point commun c’est d’être des êtres humains.
Nous avons passé les derniers jours de notre voyage à nous balader autour de Tagong, et l’air pur et frais nous a fait du bien après la chaleur et l’humidité de Singapour.
Je conseille à tout le monde d’aller un jour en chine, que ce soit pour découvrir la culture chinoise, ou celle de peuples tels que les tibétains. Le voyage était bien sur trop court, et je n’ai qu’une envie, c’est d’y retourner plus longtemps. Et cette fois, je me mettrais au tibétain.